L'actualité médicale de la semaine du 27 au 31 janvier 2025

Actualités | Publié le 03/02/2025

Médicaments : l’ANSM publie une liste des intérêts majeurs

Les pénuries de médicaments inquiètent les autorités, qui renforcent la surveillance des produits critiques. L’ANSM a établi une liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), comprenant 8 107 références. Ces médicaments, dont l’interruption de traitement peut mettre en jeu le pronostic vital, nécessitent des stocks de sécurité stricts et des plans de gestion des pénuries. Les laboratoires doivent signaler tout changement à l’ANSM, qui peut ajouter ou retirer des médicaments de la liste.

Vaccination : la HAS recommande le Prevenar 20 dès 65 ans

Face à la hausse des infections à pneumocoques, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande désormais la vaccination systématique des 65 ans et plus avec le Prevenar 20. Jusqu’ici réservé aux personnes à risque, ce vaccin vise à simplifier le calendrier vaccinal et à améliorer une couverture encore insuffisante (5 à 16,9%). Le pneumocoque étant responsable de 60% des infections invasives et 75% des hospitalisations pour pneumonie dans cette tranche d’âge, la HAS considère désormais que l’âge seul constitue un facteur de risque.

Pénurie de quétiapine : l’ANSM appelle à limiter les prescriptions

Face à la pénurie de quétiapine, un antipsychotique essentiel pour traiter la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression sévère, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande aux médecins de ne plus initier de nouveaux traitements, sauf en cas d’épisode dépressif caractérisé dans un trouble bipolaire. La situation, qui dure depuis plus de quatre mois, inquiète les psychiatres, notamment le Pr Antoine Pelissolo, qui alerte sur les risques d’arrêt brutal pour les patients. Des alternatives sont envisagées, mais leur efficacité et tolérance varient d’un patient à l’autre.

Rifampicine : retour à une disponibilité partielle, levée du contingentement médicalisé

Après près d’un an de restrictions liées à des problèmes d’approvisionnement, la rifampicine redevient disponible et les prescriptions sont en partie libérées dès le 3 février 2025. L’ANSM annonce que la production a repris, permettant la levée du contingentement médicalisé. Cependant, un contingentement quantitatif reste en place pour éviter toute pénurie soudaine. Les pharmaciens pourront commander ces spécialités via les circuits habituels, mais avec des quotas mensuels. Les prescripteurs sont invités à continuer de prioriser les cas nécessitant le plus ce traitement, notamment la tuberculose et certaines infections graves.

Grippe en France : l’épidémie s’intensifie, le vaccin moins efficace

L’épidémie de grippe atteint un niveau exceptionnel en France, touchant aussi bien les enfants que les personnes âgées. Les hôpitaux font face à un afflux de patients, tandis que la campagne de vaccination est prolongée jusqu’à fin février malgré une efficacité limitée du vaccin (35% chez les plus de 65 ans). Santé publique France insiste sur l’importance des gestes barrières pour limiter la propagation, alors que la situation reste préoccupante.

Prendre rendez-vous en pharmacie : l'idée de l'Ordre pour gagner du temps

L’Ordre national des pharmaciens envisage d’adopter un modèle inspiré du Québec, où les patients prennent rendez-vous avant de se rendre en officine. L’objectif est d’optimiser l’organisation et de réduire l’attente, afin d’améliorer les conditions de travail des pharmaciens. Actuellement, la file d’attente en officine ne permet pas d’anticiper les besoins des patients, ce qui complique la gestion du temps. Cette réflexion s’inscrit dans un contexte de baisse anticipée du nombre de pharmaciens d’ici 2032, avant une remontée prévue à l’horizon 2050.